Galerie Paul Prouté

Si le nom des Tiepolo n’a jamais été oublié, ce n’est qu’au vingtième siècle que la figure de Giandomenico s’est véritablement émancipée de celle de son illustre père. Formé par celui-ci, qu’il suivit et qu’il assista à Wurtzbourg et à Madrid, il ne commença sa carrière propre qu’au décès de Giambattista, en 1770, et à son retour consécutif à Venise. Peintre de grand talent dont les œuvres émaillaient déjà la cité, il devait cependant voir son style – si proche, dans le grand genre, de celui de son père – passer de mode à l’orée du néoclassicisme. Son originalité, toutefois, tenait à une autre facette de son art, à ses scènes de la vie vénitienne, ses historiettes avec des satyres, ses mises en scène de Polichinelle. Soucieux de traduire en gravure ses œuvres et celles de son père, il fut un aquafortiste de grand talent ; ses dessins, études au crayon ou œuvres finies à la plume et au lavis (que l’artiste organisait en série), sont certainement le meilleur de son art.