Galerie Paul Prouté

Lucien Simon naît en 1861 à Paris, dans une famille bourgeoise installée dans le quartier de Saint-Sulpice. Jeune étudiant au collège Bossuet puis au Lycée Louis le Grand, il obtient le baccalauréat sans difficulté, mais hésite longuement quant à son avenir professionnel. Féru de littérature et fervent admirateur de Flaubert et Maupassant, Lucien Simon écrit des nouvelles et des pièces de théâtre en amateur. D’abord tenté par la voie littéraire, il choisit finalement d’étudier la peinture et entre dans l’atelier de Jules Didier, peintre de paysages historiques. Il rejoint par la suite les rangs de l’Académie Julian où il se lie étroitement avec Georges Desvallières. Malgré un enseignement artistique honorable, ce sont à plus forte raison les voyages qui forment l’oeil du jeune peintre, passionné par les oeuvres de Frans Hals, découvertes lors d’un séjour en Hollande en 1882, et par celles de Rubens et Rembrandt, qu’il a l’occasion de voir dans les Flandres en 1884. Dans sa jeunesse, Simon regarde également beaucoup ses contemporains, en particulier Manet et Baudry.
Lucien Simon se rend pour la première fois en Bretagne alors qu’il est âgé de dix-sept ans, mais ce n’est qu’à l’été 1892, alors qu’il y séjourne aux côtés de sa belle-famille, que l’artiste découvre réellement la région. Ce voyage est une révélation pour Lucien Simon, qui puise dès lors une grande partie de son inspiration dans le pays breton, ses habitants et ses coutumes. Fréquemment logé à Kergaït chez son beau-père André Dauchez, il fait en 1901 l’acquisition d’une maison à Sainte-Marine. A l’image d’un certain nombre de ses contemporains, Lucien Simon consacrera une part conséquente de son oeuvre à la représentation de la Bretagne.