Galerie Paul Prouté

Peintre et sculpteur, c’est surtout par l’estampe, abordée dès 1879 dans une optique de diffusion de ses dessins, que Max Klinger marqua l’histoire de l’art. Loin de se cantonner à la gravure de reproduction, celui-ci se passionna pour ce médium auquel il consacra quatorze suites (portfolios ou « opus »), tels qu’Amour et Psyché (1880) ou Intermezzi (1881). Klinger participa ainsi pleinement au renouveau de la gravure originale en Allemagne (plus tardif qu’en France ou en Angleterre), qu’il théorisa dans Peinture et Dessin (1891), véritable plaidoyer pour la gravure autonome, propice selon lui à l’expression de la part fantaisiste et sombre de l’artiste. Son œuvre gravé, mêlant régulièrement avec virtuosité eau-forte, aquatinte et manière noire, influença plusieurs générations d’artistes modernes parmi lesquels Alfred Kubin, Edvard Munch ou Giorgio De Chirico, qui loua en 1920 son « réalisme onirique hautement suggestif ».