Galerie Paul Prouté

Les titres de nombreuses œuvres de l’artiste font écho au thème de l’océan et au monde marin. Il faut dire que Geneviève Asse a grandi dans le golfe du Morbihan jusqu’à ses onze ans. Par la suite, elle a vécu et travaillé entre Paris et l’Ile aux Moines, où elle avait acquis une maison en 1987.

Ses premières toiles datent de 1942, alors qu’elle était élève, à Paris, de l’Ecole nationale des arts décoratifs. Partie de natures mortes – Geneviève Asse fut tout particulièrement marquée par les peintures de Chardin du Louvre –, elle en vint ensuite à l’abstraction, au contact d’André Lanskoy, Serge Poliakoff, Serge Charchoune, Nicolas de Staël, Geer et Bram van Velde.

Geneviève Asse est aussi graveur. Ses premières gravures remontent à la fin des années 1950 et au début des années 1960, tout comme sa rencontre avec Giorgio Morandi en 1961. Interprète en images des poèmes d’Yves Bonnefoy ou de Silvia Baron Supervielle, des textes de Samuel Beckett ou de Pierre Lecuire, elle a accompagné de ses gravures leurs livres. Elle fut aussi l’amie de Jean Leymarie.

Deux des caractéristiques stylistiques principales de son œuvre résident dans l’usage du trait et l’emploi du bleu. Le trait qui structure, qui sépare, qui ouvre, qui donne l’illusion de la profondeur ; le trait pur, « aigu » selon ses mots. Le bleu, à la fois couleur et langage ; son bleu, qui révèle la dimension infinie de l’espace et du temps. L’alliance de la ligne et de la couleur céruléenne sont alors là pour traduire, telle une « architecture secrète », le dépouillement dans la lumière. Il semble que, pour l’artiste, la chose réelle soit là où on ne la voit pas, et ce, malgré le choix de titres qui font directement allusion au monde sensible. Assurément, on peut dire que le caractère ascétique de son œuvre laisse transparaître un sentiment de plénitude.