Galerie Paul Prouté

Le peintre dijonnais Louis Legrand fut initié à la gravure dès 1884 par Félicien Rops, dont il hérita une certaine veine symboliste. Son affinité avec le médium fut telle qu’il abandonna la peinture pour se consacrer complètement à l’estampe. Il en explora volontiers les possibilités techniques (eau-forte, aquatinte, procédé au sucre, lithographie) à la fois en noir et blanc et en couleur. Legrand avait comme sujets de prédilection les femmes parisiennes, la vie nocturne et surtout les danseuses de ballet, dans l’intimité desquelles il entra à la manière d’Edgar Degas. Il travailla pour le périodique Le Courrier Français – où une représentation de prostituée lui valut d’être condamné pour obscénité – aux côtés de Jules Chéret, Théophile Alexandre Steinlen et Georges de Feure. Bien qu’il rencontrât un succès important grâce à ses séries sur la danse (celle pour Gil Blas fut vendue à 60 000 exemplaires) et fût exposé dans la galerie L’Art Nouveau de Siegfried Bing, l’évolution du goût de l’époque contribua à le faire rapidement tomber dans l’oubli.