Rodolphe BRESDIN
1822 - 1885
Apprécié de son vivant par un petit cercle d’amateurs, ce n’est que dans les dernières décennies du XXe siècle que Rodolphe Bresdin fut redécouvert. Parce qu’il fut autodidacte, bohème, isolé (il n’y a guère qu’Odilon Redon, son élève, qui lui fut proche) et miséreux, sa vie a suscité autant d’intérêt que son œuvre. Si de celui-ci ce sont les gravures qui ont surtout attiré l’attention, Bresdin se considéra d’abord comme un dessinateur (à la plume et à l’encre de Chine) dont la nécessité le contraignait à reproduire ses feuilles, que ce soit par l’eau-forte, la lithographie (plus économique), le report lithographique (plus rapide) ou même la photographie. Ses quelque cent soixante estampes sont difficilement classables. Inspirées des primitifs allemands comme de Rembrandt, représentant des paysages chaotiques, des villes imaginaires ou des forêts profondes où se perdent des personnages bibliques, elles se caractérisent par leur foisonnement et leur étrangeté, voire leur fantastique (Bresdin mettait un point d’honneur à ne jamais dessiner d’après nature). Le Bon Samaritain, les scènes de la Sainte Famille et La Comédie de la Mort comptent parmi les chefs-d’œuvre de la gravure française du XIXe siècle.
Works by Rodolphe BRESDIN