Galerie Paul Prouté

S’il réalisa quelque cent cinquante eaux-fortes et une quinzaine de lithographies, c’est pour ses réussites dans le domaine de la xylographie qu’Auguste Lepère connut le succès et passa à la postérité. Fils de sculpteur, entré très jeune dans l’atelier du graveur sur bois Joseph Burn-Smeeton, Lepère travailla d’abord à fournir les journaux en illustrations de bois de bout (on en dénombre presque un millier). Attiré par le dessin et la peinture d’une part, contraint de l’autre par l’avancée envahissante des procédés de reproduction photomécanique, Lepère se tourna par la suite vers l’estampe originale (pour le livre ou pour la décoration). Réalisées en bois de fil, parfois colorées, au trait toujours plus simplifié et stylisé (et en opposition avec la subtile gradation des teintes qui avait d’abord fait la réputation de l’artiste), ces estampes de Lepère (quelques paysages d’Île-de-France ou de Vendée et de nombreuses vues urbaines, surtout parisiennes) tiennent un rôle précurseur dans la renaissance de la xylographie à la fin du XIX^e siècle.