Hubert ROBERT

Paris 1733 - 1808

Deux femmes et un enfant surpris par un serpent dans un paysage de ruines

Two women and a child suprised by a snake in a ruins landscape

Deux femmes et un enfant surpris par un serpent dans un paysage de ruines

Pierre noire
349 × 580 mm, montage du XVIIIe siècle
Timbre sec du monteur ARD (Lugt 172)
Provenance : Geza Farago ? (au verso marque Farago // Budapest, Lugt non décrit)

Black chalk
349 × 580 mm, support of the XVIIIe century
Blind stamp of person who made the support ARD (Lugt 172)
Provenance: Geza Farago ? (at reverse Farago mark Farago // Budapest, Lugt not describe)

De ce beau dessin à la pierre noire, peu de choses sont connues. Passé en vente il y a vingt ans, il était accompagné d’une seconde feuille (signée) de
même provenance et de dimensions identiques, représentant un Couple de bergers regardant un tombeau, avec laquelle il faisait certainement pendant. Un dessin conservé au musée de la Rhode Island School of Design (Providence, États-Unis) reprend le même sujet (la scène se déroule toutefois devant une imposante pyramide antique) de la découverte effroyable d’un serpent dans des ruines. Cette feuille légèrement plus grande, préparée à la pierre noire et inversée par rapport au dessin que nous présentons, pourrait être une contre-épreuve qu’Hubert Robert, suivant une pratique qu’il mit souvent en oeuvre, aurait retravaillée au lavis, à l’aquarelle et à la gouache pour en faire une oeuvre indépendante.
On reconnaît dans cette scène de caprice (où éléments fictifs et fragments réels se combinent) un sarcophage à griffons provenant du Palazzo Della
Valle de Rome (bien connu, cet antique fut reproduit par Piranèse dans ses Vasi, candelabi, cippi, sarcofagi… de 1778). La scène avec le serpent, d’une iconographie toute poussinienne dont Hubert Robert était familier, est riche d’implications symboliques : face à la beauté et à l’innocence enfantine s’incarne le symbole chrétien du péché et païen de la mort. Si Hubert Robert résida à Rome pendant plus de dix ans, il réutilisa ses nombreux croquis réalisés dans la Ville éternelle jusqu’à la fin de ses jours. Bien que la technique de la feuille, conservée à Providence, monochrome, avec de nombreux rehauts de gouache blanche, semble cependant indiquer pour les deux dessins une date d’exécution précoce, soit pendant le séjour romain, soit peu après le retour du peintre à Paris en 1765, Sarah Catala suggère plutôt une datation plus tardive autour de la décennie de 1780, voire 1790. Elle admet néanmoins qu’il est difficile de dater avec plus de précision, tant Robert remploie ses propres compositions. Notice complète sur demande

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