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ESTAMPES

Galerie Paul Prouté

Les bergers d’Arcadie

Henri LEHMANN

1814 - 1882

Les bergers d’Arcadie

1842
Mine de plomb et rehauts de gouache
190 × 240 mm, forme supérieure cintrée
Signé et daté deux fois en bas à droite à la mine de plomb Henri Lehmann 1842

Provenance : sur le support, annotation suivante : Fontaine ou les pasteurs accroupis tour à tour attendaient goute à goute une eau rare et limpide et leur urne à la main s’entretenaient du jour. // Al. de Lamartine // 25 mars 1843. Au verso de l’encadrement: annotation suivante :
Les bergers d’Arcadie, dessin d’Henri Lehmann datant de 1842 // donné par lui à Lamartine qui a inscrit au-dessous les vers de // sa pièce sur Saint-Point qui l’a inspiré. Donné par Lamartine à son ami le général de Leydet, député des Basses Alpes. //Donné par la veuve du général à mon oncle Alexandre ( ?) pour le remercier de services rendus à son fils 1860 //Trouvé par moi dans sa succession en 1866 ;
Louis-Antoine et Véronique PRAT (Lugt 3617).

Bibliographie : Marie-Madeleine Aubrun, Henri Lehmann 1814 – 1882, Paris, 1994, tome I, p.69, D.234.

Expositions : Henri Lehmann 1814 – 1882, Portraits et décors parisiens, Musée Carnavalet, Paris 1983 n° 288, rep. p. 142 ; Dessins romantiques français, Musée de la vie romantique, Paris 2001 n°62, rep. p. 128.

Elève d’Ingres qu’il rejoint à Rome au moment de sa nomination à la Villa Médicis, Henri Lehmann figure parmi les continuateurs majeurs du maître, auprès duquel il s’exerce dès 1831. Marqué toutefois par les aspirations esthétiques et stylistiques des Nazaréens, Lehmann mêle dans son oeuvre la rigueur classique du maître à des élans romantiques souvent manifestés par l’intense expressivité de ses figures peintes.
En 1842, Lehmann s’installe définitivement à Paris et entame une carrière couronnée de succès. Son bel esprit lui vaut de s’intégrer rapidement à la société des salons parisiens où il a eu l’occasion de se lier d’amitié avec Alphonse de Lamartine, à qui il destine cette oeuvre. L’artiste a d’ailleurs consigné le présent dessin dans son Livre de Raison en mars 1842, f°15 : « Bergers romains, Lamartine », dans la colonne Idées. On ne trouve cependant pas de trace d’un éventuel tableau dans le même recueil. Il existe néanmoins plusieurs versions du sujet, notamment une huile sur panneau dont la localisation actuelle reste inconnue ainsi qu’Une scène mythologique, Age d’Or (Rouen musée des Beaux-Arts, Inv. 2650) réalisée plus tardivement mais dont la composition est similaire. Il s’agit donc d’un sujet récurrent dans la production artistique de l’artiste au long de sa carrière. Si la composition du dessin laisse voir l’héritage classique reçu du maitre, l’élégance des bergers ainsi que leur air mélancolique et recueilli fait écho aux strophes romantiques écrites par Lamartine, de Milly ou la terre sauvage (Harmonies poétiques et religieuses, Livre III, deuxième poème, troisième strophe) inscrites sur le montage de son oeuvre.

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