Loué par Pierre l’Arétin, cité longuement par Giorgio Vasari, estimé par Titien, Schiavone fut non seulement un excellent peintre et dessinateur reconnu par ses pairs mais également un grand graveur. Son œuvre gravé, selon Richardson, ne compte pas moins de 132 planches (Francis L. Richardson, Andrea Schiavone, Clarendon Press, Oxford, 1980). Parmi les sujets traités par Schiavone en gravure, nous retrouvons un nombre important de figures allégoriques féminines telles que la Justice ou la Tempérance, mais aussi des représentations de Bellone, de Diane ou encore de Judith. La femme à l’épée que décrit notre dessin pourrait se référer à une étude préparatoire pour l’une de ces figures allégoriques. L’esthétique de cette feuille semble proche de celle de la gravure intitulée Femme et enfant (Idem, 1980, p. 97, n° 86, fig. 32) et évoque l’exquis dessin des Offices Perséphone et Ascalaphe (Idem, 1980, p. 124, n° 170, fig. 28), où l’influence de Parmesan est particulièrement sensible. Le papier bleu, le lavis brun ainsi que les rehauts de gouache blanche accentuent également l’aspect précieux de cette feuille.
Notre dessin provient de la célèbre collection de Nicholas Lanier, directeur des musiciens de la cour de Charles Ier d’Angleterre. Il fut un important
intermédiaire du Roi pour l’acquisition de peintures et de dessins